 ... le Rock'n'Roll
mais surtout : Jacques Higelin !
Rembobinons la cassette, mais jusqu'où, exactement ?
Nous repartons de nouveau au siècle dernier et plus précisément dans la Seine-et-Marne, à Brou-sur-Chantereine où, le 18 octobre 1940 est né Jacques Higelin. On le connaît comme étant un auteur-compositeur-interprète et comédien français. Un destin peu étonnant quand il vient lui-même d’une famille d’artiste. Son père, Paul Higelin, est écrivain et sa mère, Renée Le Pors, est pianiste. Ainsi, dès son plus jeune âge, il est bercé par la musique et commence à jouer du piano dès ses six ans. Il étudiera également la guitare et la batterie.
Il débute le cinéma dans les années 60, lorsqu’il est comédien sur le film “Le bonheur est pour demain” d’Henri Fabiani, au générique duquel son nom sera mal orthographié “Igelin”. En 1959, il a aussi rencontré le guitariste Henri Crolla sur le tournage de Saint-Tropez Blues. Le guitariste va pousser Jacques Higelin à s’exprimer par la chanson et il habitera durant plusieurs mois chez les Crolla, au point qu’ils deviendront pour lui une seconde famille. Henry Crolla va lui apprendre à jouer de la guitare. En somme, durant ces années, Higelin se produit, joue, dans le plus de lieux possible. Ensuite, après son service militaire, il reprend les tournages où il va rencontrer une personne lui permettant d’élargir son horizon artistique et son réseau de connaissances dans le milieu : Pierre Barouh (acteur et auteur-compositeur-interprète), qui le créateur du label de musique Saravah (fondé en 1965 et spécialisé dans la chanson française, le rock et le jazz). Voilà qu’une dizaine d’années se sont écoulées depuis sa première rencontre avec Jacques Conetti. En effet, il va alors le retrouver grâce à Brigitte Fontaine, qui vient d’enregistrer son premier album avec sa maison de production. À cette période, le producteur travaille sur une anthologie de Boris Vian et propose à Jacques Higelin d’enregistrer sept morceaux, certains étant même inédits. Il ira même jusqu’à lui donner un texte de Boris Vian à mettre en musique : “Je Rêve”. L’anthologie en question va rassembler textes et chansons de Vian interpréter par de nombreux artistes, comme : Serge Reggiani, Pierre Brasseur, Catherine Sauvage, Arlette Téphany, Cécile Vassort, Philippe Clay, Lucienne Vernay… Elle s’intitule alors “Boris Vian 100 Chansons”.
De ce fait, Jacques Conetti leur fait enregistrer deux disques. Tandis que les années continuent d’avancer, Higelin continue de se démarquer dans beaucoup de domaines, autant artistiques que militants, quand il soutient les révoltes des étudiants pendant les événements de Mai 1968. Finalement, son premier album sortira en 1971 : “Jacques 'Crabouif' Higelin” et un second suit en 1974 : “BBH 75”. Avec ce dernier, il signe d’ailleurs un tournant dans les genres dans lesquels il jouait et se tourne vers le rock, tout en conservant son franc-parler. En 1976, il sort deux autres albums : “Irradié” dans lequel Louis Bertignac, futur guitariste de Téléphone, joue. Ainsi que “Alertez les bébés” (ce dernier recevra le prix l'Académie Charles Cros). En 1977, il participe au premier Printemps de Bourges, aux côtés de Charles Trenet, qu’il admire depuis son enfance. Il lui consacrera d’ailleurs un spectacle dans les années 2000 : Higelin enchante Trenet. À la suite, il sort l’album “No man's land” en 1977, sur lequel se trouve le titre “Pars” et qui est l’un des plus gros de ses succès. En 1979, il va sortir deux albums en même temps : “Champagne pour tout le monde” et “Caviar pour les autres”. En 1981, il sort son album “Higelin à Mogador” qui le mettra sur un pied d’égalité avec Bernard Lavilliers ou de Téléphone. D’ailleurs, le 10 juin de cette même année, Téléphone et Higelin donne un concert place de la République à Paris, devant plus de cent mille spectateurs. Toujours au début des années 80, il participe à l’émission “Formule 1+1” dans laquelle il se démarque à nouveau.
Par la suite, tout au long des années 80 jusque dans les années 90, il sortira de nombreux albums :
- "Higelin 82" en 1982,
- “Aï” en 1985,
- “Tombé du ciel” en 1988,
Petit interlude avant de passer aux années 90, car durant la décennie précédente, Jacques Higelin s’est rendu à Chartres et plus précisément au Moulin de Ponceau (tenu par Denise Lecoq et son mari) dans lequel il a écrit les paroles de son album “Aï”. Il y a enregistré une version de “Je ne sais pas”. Son passage dans Chartres aura même été inscrit dans les paroles de la chanson “Laura Lorelei” : “Va donc prendre un verre/Chez Denise/Qui a fait mille fois l’tour/D’la piste aux étoiles/Par amour et pour peau d’balle”.
Retournons à ses autres albums :
- “Illicite” en 1991,
- “Aux héros de la voltige” en 1993,
- “Paradis païen” en 1997,
- “Jacques Higelin chante Vian et Higelin” en 2005,
- “Amor Doloroso” en 2006,
- “Coup de foudre” en 2010,
- “Beau Repaire” en 2013,
- “Higelin 75” en 2016
Cependant, à partir des années 2010, les différents concerts de programmés sont annulés à cause de ses problèmes de santé, au point où ce sera Bernard Lavilliers qui confiera que Jacques Higelin “ne va pas trop bien en ce moment.” lors d’un entretien donné au Parisien en 2018 et son fils Arthur (dit Arthur H) va confirmer ces dires “Oui j’ai écrit ce morceau (Le Passage) pour lui. Il ne va pas très bien mais il n’est pas au seuil de la mort. On est autour de lui.” Cependant, ses problèmes de santé se succéderont jusqu’au début avril 2018. Il décédera le 6 avril. Voilà pourquoi nous rédigeons aujourd’hui ces quelques lignes.
D’ailleurs, encore aujourd’hui, Jacques Higelin est un artiste dont le souvenir et la musique marque les esprits.
On pourrait même dire que grâce à ses enfants qui font partie de la sphère artistique, que son héritage perdure :
- Arthur (1966) est un auteur-compositeur-interprète et musicien, mais également un illustrateur et un peintre par ailleurs peintre et illustrateur.
- Kên (1972) est un réalisateur, acteur et metteur en scène,
- Izïa (1990) est une autrice-compositrice-interprète, musicienne et actrice.
Retrouver ici certains de ses morceaux et surtout, dites-nous quel est votre titre préféré ! Un membre de l'équipe a une préférence pour “Champagne”, de l'album “Champagne pour tout le monde”, et le mythique “Je veux cette fille”, de l'album live “Higelin à Mogador”.
Voilà la fin de cet interlude musical, merci de l’avoir lu. |
